Alors que la Commission européenne prépare pour 2025 une Stratégie pour stimuler le renouvellement des générations dans le secteur agricole, Euromontana vient de publier son document de position sur la réponse à apporter au défi du renouvellement des générations dans l’agriculture de montagne.

Relever le double défi des contraintes démographiques et territoriales

L’agriculture est l’un des piliers des activités de montagne. L’agriculture de montagne représente 18 % des exploitations agricoles de l’Union européenne et, en plus de nourrir la population avec des produits de haute qualité issus d’une production durable, elle fournit des services écosystémiques essentiels pour les sols et les habitats de montagne. De la rétention de l’eau dans le sol à la prévention des incendies de forêt, les bénéfices pour ces paysages emblématiques et l’économie de ces territoires sont nombreux.

Pourtant, le risque d’abandon des terres est trois fois plus élevé dans les zones de montagne que dans les zones non montagneuses. Cela est dû à un problème structurel critique : le vieillissement et le manque de renouvellement des générations dans le secteur. Seuls 6,5 % des agriculteurs de l’UE ont moins de 35 ans et, dans les zones de montagne, des facteurs endogènes tels que les contraintes naturelles qui réduisent la productivité et l’impact plus important du changement climatique qui nécessite une plus grande adaptation, alimentent ce problème et mettent à mal le modèle traditionnel d’agriculture familiale qui existe depuis des siècles.

Priorités pour assurer la relève des agriculteurs de montagne

Nos demandes au sein et en dehors de la Politique agricole commune s’articulent autour des principes suivants :

• Une PAC plus forte pour les jeunes agriculteurs : augmenter le financement de la PAC pour les jeunes agriculteurs, avec une aide adaptée pour les femmes, les nouveaux arrivants et les zones de montagne.
• Un soutien accru à l’agriculture de montagne : allouer 15 % de la PAC aux zones de montagne et adapter les mesures pour prévenir l’abandon des terres.
• Amélioration des conseils et des outils de succession : développer les services de conseil, les fermes expérimentales et l’aide à la succession pour faciliter la reprise des exploitations.
• Cibler les fonds régionaux sur les zones rurales : consacrer 25 % des fonds européens aux zones rurales, dont 10 % pour les montagnes, afin d’améliorer les services et les infrastructures.
• Des politiques plus intelligentes et adaptées aux zones rurales : appliquer l’évaluation de l’impact sur l’environnement rural, améliorer les données foncières et veiller à ce que les jeunes populations rurales bénéficient de politiques cohérentes.
• Promouvoir les carrières agricoles et la mobilité : investir dans l’enseignement rural, la formation professionnelle et les programmes d’échange pour rendre l’agriculture attrayante.

C’est pourquoi le renouvellement des générations est un défi à multiples facettes qui ne peut être relevé par la seule PAC, et c’est pourquoi il est essentiel que la Commission européenne, les États membres et les régions coordonnent des politiques qui renforcent l’attrait de la profession d’agriculteur.