Une nouvelle étude pour la période 2013-2023 met en évidence le double défi du renouvellement générationnel et du changement climatique dans les Alpes
Les régions montagneuses étant confrontées à un déclin démographique et à un dépeuplement, la compréhension des modèles de population et de mobilité peut contribuer à la prospérité des communautés montagnardes et aider à faire du droit de rester (“Right to stay”) une réalité. Un rapport intermédiaire récent, qui actualise les données démographiques pour les Alpes italiennes et autrichiennes pour la période 2013-2023, met en évidence des changements importants dans les modèles de population et de mobilité dans les Alpes et apporte des informations supplémentaires sur les défis démographiques actuels.
Réalisée à partir des données de l’agence statistique italienne ISTAT, en collaboration avec l’université de Turin et la Convention alpine, l’étude montre que la population des Alpes italiennes a légèrement diminué, passant de 4 364 538 à 4 311 827 habitants, soit une baisse de 1,2 % au cours de la décennie.
Une tendance marquante est le vieillissement accéléré de la population alpine. La proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus a augmenté de manière significative, passant de 22 % à plus de 25 %. L’étude souligne également un déclin de la population en âge de travailler dans la région alpine au cours de la décennie par rapport à la tendance nationale, tandis que le ratio des personnes âgées de plus de 64 ans par rapport à celles âgées de moins de 15 ans a considérablement augmenté.
Les modèles de mobilité résidentielle montrent que les communes alpines italiennes attirent de plus en plus de résidents provenant de l’extérieur de l’arc alpin, plus de 70 % des communes enregistrant un taux de migration interne positif avec les zones non alpines en 2023. Cependant, cette tendance est largement compensée par l’émigration et une tendance croissante des jeunes (âgés de 25 à 34 ans) à s’installer dans les pays voisins.
Dans l’ensemble, la plupart des communes de la région alpine italienne affichent une perte ou une stagnation démographique, avec des taux de croissance de la population résidente égaux à zéro ou négatifs. L’étude couvre également la mobilité intra-alpine, suggérant que les petits centres urbains de basse altitude deviennent plus attractifs en raison de facteurs tels que la qualité de vie, l’accessibilité et les nouveaux modèles de logement.
L’étude confirme une fois de plus la fragilité de la région alpine face au changement climatique. Il existe des différences majeures entre les régions d’altitude et les plaines en ce qui concerne l’évolution des régimes pluviométriques et des températures hivernales au cours des dernières décennies. La vallée d’Aoste en Italie en est un exemple notable, les données montrant que les précipitations extrêmes ont augmenté, que les jours de gel ont diminué et que les températures hivernales ont augmenté. Le changement climatique crée de nouveaux facteurs de risque et de nouveaux défis pour la population locale.
Outre la recherche, des projets innovants tels que RURALPLAN ont joué un rôle déterminant dans la lutte contre le déclin démographique dans les zones montagneuses. Dans l’ensemble, la lutte contre la fragilité démographique des Alpes italiennes, le renouvellement générationnel, l’atténuation des risques climatiques et l’amélioration de l’accessibilité et des services essentiels constituent une approche globale qui deviendra de plus en plus importante pour les communautés alpines et les décideurs au cours des prochaines décennies.