Trente ans après sa création à Cracovie, Euromontana est revenue sur son lieu de naissance pour célébrer trois décennies d’action en faveur des zones de montagne et renouveler son engagement pour l’avenir des montagnes européennes. Le lundi 9 septembre, plus de 120 parties prenantes, représentants régionaux, décideurs politiques, membres et partenaires se sont réunis dans cette ville historique pour marquer cette étape importante, réfléchir aux réalisations accomplies et signer une nouvelle déclaration de Cracovie qui trace la voie à suivre. 

“Les communautés veulent avoir le droit de rester”, a déclaré Laura Gascon Herrero, présidente d’Euromontana, dans son discours d’ouverture. Elle a rappelé aux participants que si certains défis de 1995 persistent (dépeuplement, accès aux services, vieillissement), de nouveaux sont apparus, notamment le changement climatique et la transition écologique. “Notre mission reste la même : défendre la qualité de vie dans les montagnes, où les populations peuvent vivre, travailler et s’épanouir.”

Marshall Łukasz Smółka, de la région de Malopolska, a souligné comment les investissements stratégiques ont transformé la région, attirant 26 millions de visiteurs et générant 120 milliards de zlotys d’activité économique en trois décennies. Juan Andres Gutierrez Lazpita, vice-président d’Euromontana, a présenté une perspective historique, retraçant l’évolution du réseau depuis ses racines agricoles jusqu’à son approche multidisciplinaire, et célébrant la croissance du réseau qui compte désormais plus de 60 membres dans 16 pays. Il a également souligné le lancement de l’ Alliance Européenne pour la Montagne en mai 2025, une plateforme politique soutenue par les députés européens et le Comité des régions afin d’amplifier la voix des montagnes. 

Le point fort de la journée a été la signature de la nouvelle Déclaration de Cracovie, un engagement renouvelé en faveur des zones de montagne qui s’appuie sur les principes fondateurs d’Euromontana tout en relevant les défis actuels. Un panel politique a accueilli Wladslaw Ortyl, maréchal de la région de Podkarpacie, Ryszard Pagacz de la région de Malapolska, Laura Gascon Herrero, présidente d’Euromontana, et Sébastien Dubourg, conseiller régional de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Animée par Guillaume Corradino, directeur d’Euromontana, la table ronde a donné lieu à une discussion animée sur le prochain cycle politique européen, axée sur le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) et les préoccupations liées à la centralisation des programmes de financement de l’UE. Les représentants régionaux ont mis en garde contre la centralisation, insistant sur le fait que les décisions doivent rester proches des communautés montagnardes. La conférence a souligné la nécessité d’un ‘cadre financier pluriannuel (CFP) favorable aux montagnes”, avec des ressources réservées et la subsidiarité au cœur de ses préoccupations.    

Nous sommes uniques, et nous sommes plus forts ensemble”, a déclaré le président Gascon Herrero à la presse. “À nos régions, nous disons : vous n’êtes pas seules ; ensemble, nous pouvons changer les choses. Nous ne voulons pas de centralisation. Nous voulons des politiques de cohésion qui fonctionnent pour les zones de montagne, et une politique agricole commune équitable et efficace. Avec cette nouvelle déclaration de Cracovie, nous continuerons à défendre farouchement les zones de montagne.”

Dans l’après-midi du 9 septembre, l’Assemblée générale 2025 a permis aux membres d’Euromontana de faire le point sur les progrès accomplis et d’élaborer une stratégie pour l’avenir. Alors qu’Euromontana attend avec impatience les prochaines Assises européennes de la montagne à Sallanches en juin 2026, le réseau a réaffirmé un message clé : « Les montagnes ont besoin de l’Europe et l’Europe a besoin des montagnes », un appel à reconnaître que les territoires de montagne ne sont pas des problèmes à résoudre, mais des laboratoires d’innovation et de développement durable. 

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