Le Parlement définit ses priorités alors que la PAC entre dans une période d’incertitude
Le Parlement européen a adopté le 10 septembre son rapport sur la future politique agricole commune, qui définit sa vision pour les politiques alimentaires et agricoles de l’UE après 2027. Ce rapport non législatif préconise le maintien de la structure à deux piliers de la PAC et un financement solide du développement rural, deux éléments qui font défaut dans la récente proposition de budget pluriannuel de la Commission.
Alors que l’inflation menace de réduire le financement de la PAC de près de 54 % (soit 250 milliards d’euros d’ici 2034), les législateurs s’opposent aux coupes budgétaires qui pourraient avoir un impact considérable sur les zones rurales. Euromontana réitère la nécessité d’une approche locale, avec 15 % des fonds de la PAC réservés aux zones soumises à des contraintes naturelles.
Euromontana se félicite de l’accent mis sur le renouvellement générationnel dans l’agriculture. Avec seulement 6 % des agriculteurs de l’UE âgés de moins de 35 ans, le rapport appelle à un soutien ciblé pour les jeunes agriculteurs et les agricultrices qui sont confrontés à des obstacles importants, notamment l’accès à la terre et la faible rentabilité.
Les zones de montagne sont spécifiquement mentionnées, le rapport appelant à la poursuite des compensations dans les « zones soumises à des contraintes naturelles, telles que les régions montagneuses, arides, insulaires, frontalières, ultrapériphériques et défavorisées » afin d’éviter l’abandon des terres et le déclin démographique.
Il n’y a pas de financement réservé pour le climat et l’environnement, les objectifs passant de la réglementation aux incitations. Euromontana note également l’absence de référence aux systèmes d’élevage extensif, malgré leur potentiel pour la biodiversité.
En matière de soutien au revenu, alors que le Parlement a seulement demandé une analyse d’impact sur le plafonnement dégressif plutôt qu’une réforme audacieuse des paiements à la surface, Euromontana continue de défendre un soutien direct et ciblé aux agriculteurs des zones soumises à des contraintes naturelles, aux jeunes et nouveaux agriculteurs et aux exploitations actives.
Dans l’ensemble, le Parlement européen fait écho à l’accent mis par la Commission sur la sécurité et la compétitivité, soulignant que la sécurité alimentaire et la résilience de l’agriculture européenne sont essentielles à la stabilité géopolitique de l’Europe. Euromontana souligne que ces objectifs doivent également se traduire par un soutien plus fort et mieux adapté à l’agriculture de montagne, afin de garantir des revenus équitables, de maintenir l’activité agricole dans les zones de montagne et de valoriser les produits de haute qualité que ces territoires apportent aux tables européennes. L’agriculture de montagne joue également un rôle crucial dans la préservation des paysages et le développement rural, ce qui rend son soutien continu encore plus essentiel.