La Commission européenne a annoncé le 21 octobre sa stratégie pour le renouvellement générationnel dans l’agriculture. Cette stratégie vise à soutenir la prochaine génération d’agriculteurs et à attirer davantage de personnes vers l’agriculture.  

Elle contient certains éléments positifs qui reprennent des aspects clés de la prise de position d’Euromontana sur le renouvellement générationnel, en particulier l’accent mis sur le soutien ciblé aux jeunes agriculteurs, aux nouveaux arrivants et aux femmes dans l’agriculture. Toutefois, une simple recommandation de 6 % des dépenses agricoles dans le prochain CFP ne suffira pas à préserver la prochaine génération d’agriculteurs de montagne. Sans un financement garanti et dédié aux jeunes agriculteurs, l’objectif de doubler la part actuelle de 12 % de jeunes agriculteurs dans l’UE pour atteindre 24 % d’ici 2040 a peu de chances d’être atteint. L’UE doit donc prendre des engagements financiers concrets pour garantir que l’agriculture soit une option attrayante pour la prochaine génération, tout en assurant des revenus équitables et décents aux agriculteurs des zones de montagne.    

Euromontana se félicite de l’annonce de la création d’un observatoire foncier européen, mais souligne l’absence de mesures spécifiques pour lutter contre l’abandon des terres, qui reste un défi majeur pour les zones de montagne, où le risque d’abandon des terres est trois fois plus élevé que dans les zones de plaine.   

Malgré une seule référence aux défis supplémentaires que posent les zones reculées dans la stratégie, Euromontana regrette l’absence de mesures spécifiquement adaptées aux zones soumises à des contraintes naturelles, telles que les territoires de montagne. L’absence de renouvellement générationnel dans l’agriculture de montagne reste à la fois un symptôme et une cause du déclin de la vitalité des territoires de montagne, et un signe que les défis supplémentaires que pose le renouvellement générationnel dans l’agriculture de montagne restent sous-estimés au niveau politique.  

Euromontana réitère la nécessité de renforcer le soutien financier au renouvellement générationnel dans la politique agricole commune post-2027. Cela devrait inclure une enveloppe renforcée et dédiée au renouvellement générationnel, allant au-delà des paiements directs et des aides à l’installation actuels, ainsi que l’affectation de 15 % du budget de la PAC aux zones soumises à des contraintes naturelles. Dans les zones de montagne, où les revenus agricoles sont inférieurs d’environ 20 % à ceux des plaines et où le risque d’abandon des terres reste élevé, ces mesures doivent aller au-delà de la compensation des handicaps naturels pour soutenir activement la création et la succession des exploitations agricoles.   

 Une part équitable de ces ressources devrait être spécifiquement destinée aux jeunes agriculteurs, aux nouveaux agriculteurs et aux agricultrices, sous la forme de compléments plus élevés et d’aides à l’investissement dans les zones soumises à des contraintes naturelles, afin de rendre la succession et la création d’exploitations agricoles économiquement viables. Un tel soutien ciblé permettrait à la fois de garantir la continuité de l’activité agricole et de rendre l’agriculture de montagne plus attrayante et plus durable pour la prochaine génération.  

L’agriculture est un véritable pilier des zones de montagne. Euromontana souligne la nécessité d’intégrer davantage les mesures restantes dans la proposition de la Commission pour la politique agricole commune après 2027, et de renforcer la coopération avec les États membres et les régions afin d’améliorer l’accès à la terre, au crédit, aux connaissances et aux services ruraux, ainsi que d’améliorer de manière générale les conditions de vie et de travail des agriculteurs qui nous nourrissent.