Déclassement du loup dans l’UE : une étape clé, mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour préserver le pastoralisme
Le 5 juin, le Conseil de l’UE a approuvé la proposition de modification ciblée de la directive « Habitats » de la Commission européenne visant à déclasser le statut de protection du loup. Cette décision fait suite au vote favorable du Parlement européen le 8 mai dernier. Euromontana salue cette décision, mais souligne que cette mesure seule ne suffira pas à préserver le pastoralisme.
D’espèce strictement protégée à espèce protégée
Les récents votes du Parlement européen et du Conseil de l’UE concluent le processus lancé en décembre 2023 visant à réviser le statut de protection du loup dans l’Union européenne. Ils officialisent le reclassement du Canis lupus de l’annexe IV à l’annexe V de la directive « Habitats », faisant ainsi passer l’espèce de la catégorie « strictement protégée » à celle de « protégée ».
Dans le cadre de cette nouvelle classification, les États membres restent responsables de la préservation de l’espèce et doivent garantir son état de conservation favorable. Cependant, le reclassement permettra une plus grande flexibilité, notamment en matière de prélèvement et de tir.
La modification entrera en vigueur 20 jours après sa publication au Journal officiel de l’UE. Les États membres disposeront alors de 18 mois pour s’y conformer. Pendant cette période, ils peuvent notifier à la Commission européenne leur intention de maintenir un statut de protection plus strict au niveau national, conformément aux traités de l’UE. Par exemple, le Portugal, la Belgique, la Pologne et la République tchèque ont déjà annoncé leur intention de maintenir le statut de protection stricte du loup.
Une mesure insuffisante pour assurer l’avenir du pastoralisme
Fervent défenseur du pastoralisme et de l’élevage extensif dans les zones de montagne, Euromontana salue la révision ciblée de la directive « Habitats ». Néanmoins, cette mesure ne peut à elle seule apporter une réponse à tous les défis auxquels le secteur est confronté. Un soutien politique et financier accru est nécessaire de toute urgence et à long terme.
Alors que les débats sur la future Politique Agriculture Commune et le prochain Cadre Financier Pluriannuel font rage, les difficiles négociations laissent présager une réduction du budget et compromettent les ressources de la PAC allouées à la protection des troupeaux. Euromontana réitère donc son appel en faveur d’un budget ambitieux pour la PAC post-2027 et invite une nouvelle fois à explorer la contribution d’autres fonds, tels que LIFE, à ces investissements.
En outre, des mesures urgentes sont nécessaires pour promouvoir les métiers de l’élevage, améliorer les conditions de travail des éleveurs et des bergers, garantir des revenus équitables et soutenir l’adaptation du secteur au changement climatique. Il s’agit là de facteurs essentiels pour permettre le renouvellement générationnel et rendre la profession plus attractive en montagne. Il est donc essentiel que les initiatives actuelles et à venir, notamment celles liées à la PAC, au renouvellement générationnel et à l’Année internationale du pastoralisme et des pâturages, apportent des réponses concrètes à ces défis.
Pour plus d’informations, consultez notre position sur la cohabitation avec les grands carnivores et notre note d’information sur le processus de déclassement du loup.