Le recul de l’élevage ovin et caprin dans l’UE appelle une politique plus ambitieuse pour le secteur

Le recul de l’élevage ovin et caprin dans l’UE appelle une politique plus ambitieuse pour le secteur

La production de chèvres et de moutons devrait diminuer respectivement de 9 % et de 7 % au second semestre 2024, selon Eurostat, l’Office statistique de l’UE. L’élevage ovin et caprin devrait connaître la plus forte baisse par rapport, par exemple, à l’élevage bovin et porcin (-1%).

Ces projections confirment le déclin inquiétant de l’élevage ovin et caprin dans l’UE au cours des dernières décennies. Sur la période 2012-2022, le cheptel caprin a connu la plus forte diminution (-9 points d’indice en 2022 par rapport à 2012, toujours selon Eurostat).

Un secteur phare en montagne

L’élevage ovin et caprin est très répandu dans les zones défavorisées, notamment en montagne. Les territoires de montagne produisent une part importante des produits ovins et caprins (34 % du lait et 25 % de la viande – chiffres 2013). La Grèce, l’Espagne, la Roumanie, la France, l’Italie et la Croatie sont particulièrement orientées vers ce type d’élevage.

Euromontana fait part de son inquiétude face à ces nouvelles projections peu favorables, dans un contexte de vieillissement de la population agricole, de manque d’attractivité de l’agriculture et de l’élevage pour les jeunes, et alors que les zones de montagne sont parmi les plus menacées par l’abandon des terres.

La moitié des ovins et caprins de l’UE sont élevés dans des systèmes pastoraux, qui contribuent à fournir des produits de haute qualité, à préserver les services écosystémiques tant environnementaux que culturels et à maintenir la cohésion socio-économique des territoires. Alors que l’UE n’est pas autosuffisante en produits ovins et caprins, le secteur souffre d’un manque d’opportunités de formation, d’une faible rémunération des éleveurs et d’un soutien politique insuffisant.

Pour un Plan Européen pour le Pastoralisme

Euromontana plaide en faveur d’un soutien accru au secteur par le biais de la Politique Agricole Commune et de la politique de promotion.

Cependant, les défis rencontrés par le secteur en montagne nécessitent une réponse politique plus ambitieuse et coordonnée, couvrant la promotion des métiers, la rémunération des agriculteurs, la reconnaissance des pratiques extensives et l’amélioration de la formation et des conditions de travail dans les zones de montagne.

Euromontana enjoint donc la nouvelle Commission européenne, qui entrera en fonction à l’automne, à se saisir de la question et à développer une vision pour l’avenir de l’élevage dans l’Union européenne. Alors que 2026 célèbrera l’Année Internationale des Parcours et des Éleveurs, Euromontana appelle tout particulièrement la Commission européenne à présenter une stratégie cohérente au travers d’un Plan Européen pour le Pastoralisme.